Sur une planète éloignée, Stephan et Gisele font face à la fin d’un monde dévasté par la guerre. Deux peuples ennemis se lancent dans une quête spatiale qui les ramènera sur Terre, au terme de batailles intergalactiques épiques sur la musique de Ludwig van Beethoven. Réussiront-ils à faire régner la paix et l’harmonie entre les hommes ? L’histoire est librement inspirée des livrets des deux musiques de scène de Beethoven, Le Roi Stephan et Les Ruines d’Athènes.
L’histoire débute dans un paysage de guerre. Le roi Stephan et Athena se livrent un combat sans merci, oubliant qu’autrefois ils avaient joué ensemble étant enfants, avec leurs noms d’alors, Stephan et Gisele. Au terme de ce combat qui finit en duel, la paix est signée.
Les deux puissances s’allient et décident d’explorer la Terre, cette planète que seul le vieux sage Thot a connue. Le peuple nomade dans l’espace cherche un lieu où s’établir et se demande si la vie serait de nouveau possible sur cette planète. Athena part en éclaireuse.
Elle découvre une Terre aux paysages et fonds marins luxuriants. Une nature contrastant avec les ruines des civilisations passées. Les statues sont déchues au milieu des pierres antiques, balayées par le temps et les guerres.
Mais l’air de la Terre est vicié. À bout de forces, Gisele tombe inanimée. Stephan court à son secours et subit le même sort. Gyula les retrouve et les ramène en lieu sûr à bord du vaisseau spatial. Gisele restera dans le coma de longs mois. À son réveil, Gisele découvre un théâtre construit par les deux peuples réunis. Le théâtre devient un symbole de résistance contre la destruction et les guerres.
Comment est né le projet Beethoven Wars ?
Laurence Equilbey : Avec Insula orchestra et accentus, nous aimons jouer des chefs-d’œuvre, mais aussi des œuvres moins connues du répertoire et notamment celles de Ludwig van Beethoven qui est un de nos compositeurs phares. Personnellement, j’aime beaucoup les musiques de scène, des musiques conçues pour accompagner des pièces de théâtre.
Il y a quelque temps, nous avions créé un concours de manga avec la Human Academy, une école de manga et d’animé, pour créer un personnage qui incarnerait le projet de l’orchestre. Pour moi, ça a été une rencontre avec la philosophie du manga qui porte des valeurs d’utopisme, d’héroïsme et d’humanisme. Ce sont des valeurs chères à Beethoven et que nous retrouvons dans sa musique. J’ai eu alors très envie de provoquer cette rencontre entre le manga et les musiques de scène de ce compositeur aux thèmes similaires.
Avec qui avez-vous réalisé ce projet ?
L.E. : L’équipe de ce projet est pluridisciplinaire. La variété des points de vue et des expériences rend cette aventure riche et excitante ! Le réalisateur Antonin Baudry, aux côtés de Sandrine Lanno, avec qui nous avons déjà collaboré lors du spectacle Schumann, la Nuit des rois, ont travaillé à la réalisation et mise en scène – avec également Arthur Qwack– ainsi qu'à l’écriture du scénario en collaboration avec Martin Quenehen et moi-même. En ce qui concerne le motion manga, le studio Je suis bien content a géré le développement 2D, tandis que Les Improductibles ont pris en charge le compositing, l'animation et la production, sous la supervision du producteur artistique Emilien Dessons. De mon côté, j’ai en charge la direction musicale. Une équipe aux savoir-faire variés et complémentaires !
Avec Beethoven Wars, nous associons de manière originale des acteurs n’ayant pas l’habitude de travailler ensemble pour développer de nouvelles pratiques collaboratives. Dès sa conception, le projet a été pensé pour répondre aux enjeux du spectacle vivant en scénario post-covid. Nous avons ainsi défendu le projet auprès du dispositif de soutien PIA-France 2030, sur son volet « spectacle augmenté », dont nous avons eu le plaisir d’être lauréat.
Pourquoi avoir choisi ces deux œuvres du répertoire de Beethoven ?
L.E. : Beethoven affectionne ces œuvres de commande dans lesquelles il expérimente le mélodrame. Il envisage même de les utiliser pour sa 9e symphonie ! Avec Insula orchestra, nous avons toujours eu à cœur de mettre en valeur les perles oubliées, comme ces deux œuvres qui contiennent de magnifiques passages orchestraux ainsi que des chœurs féminins et masculins de grande qualité.